Ce titre semble justifié par son prix international du « meilleur flow » et son album percutant, « La Grande Désillusion ». Mais qui est vraiment Benjamin Epps ?

Benjamin Epps a gagné sa réputation en se déclarant le « meilleur rappeur de France », une affirmation audacieuse qui semble être soutenue par ses réalisations récentes. Il a été salué pour ses trois EPs, ses collaborations avec des artistes renommés, et ses concerts à guichets fermés. En outre, il a reçu le prix du Best International Flow aux prestigieux BET Hip Hop Awards à Atlanta. Sa maîtrise du flow et son rap précis et puissant sont indéniables.

Il se compare souvent à Capitaine Flam, un héros de son enfance. « Quand je rappe, je crache du feu, avec un flow bien aiguisé, des rimes tranchantes. Voici pour l’analogie », explique-t-il.

Malgré son succès, Benjamin Epps reste humble et concentré. Son premier album, « La Grande désillusion », a reçu de nombreux éloges, mais il reste concentré sur ses objectifs et sa famille. « Je suis heureux, mais je ne veux pas me laisser dépasser par le succès qui, somme toute, reste relatif. Il y a toujours d’autres sommets à atteindre, des gens plus célèbres que toi… Moi, je me sens bien à l’endroit où je me trouve. Et quand je quitte Paris, pour me diriger vers Bar-le-Duc, où j’habite avec ma famille, je troque mon costume de rappeur contre celui de papa. »

Benjamin Epps a grandi à Bellevue, un quartier de Libreville, et a été initié au hip hop par ses trois frères. Il a commencé à rapper à l’âge de neuf ans et a continué à affiner son art tout au long de sa jeunesse. Il a obtenu un master en sociologie à Montpellier, ce qui a aiguisé sa vision du monde.

Son premier album, « La Grande désillusion », est une collection de confessions qui oscillent entre l’amertume et l’espoir. Il aborde des sujets tels que l’institution policière, le racisme latent et la situation mondiale actuelle. « En réalisant ce disque, j’étais un peu désabusé, frustré, tant au niveau intime que sociétal, décrit-il. Désenchanté par le décès de certains de mes proches, déçu de ne pas pouvoir concilier, comme je le souhaite, ma carrière de rappeur et mon statut de père… Et énervé par les polémiques sur les réseaux sociaux. Au niveau global, je déplore cette situation en train de nous échapper, socialement, économiquement, écologiquement…J’essaie pourtant de rester positif, de remettre l’humain au cœur de mon monde ».

Son album est un mélange de boom bap des années 90 avec une production ultra-moderne. Il comprend des collaborations avec des artistes tels que Josman, Styles P., MC Solaar et la diva Angélique Kidjo. Il reste également attentif à la situation politique au Gabon, son pays d’origine. Sa tournée a commencé à Libreville, un retour aux sources pour le rappeur.